La crise immobilière n’est pas terminée
Le marché de l’immobilier frémit à peine, ce n’est pas la fin de la crise. La première baisse des taux significative attendue à partir de juin, prochain n’y changera rien.
Publié le par à 0 h 0
En Ile-de-France, convaincus que les taux d’intérêt resteront durablement bas, les acheteurs prennent leur temps et ne se précipitent plus. Les incertitudes pesant sur la fiscalité immobilière, l’encadrement des loyers, les incitations ([a[Pinel]a], Prêt à taux zéro,…) encouragent les acheteurs à patienter et reporter leurs achats. La pause de la demande oriente légèrement les prix à la baisse en région parisienne : -0,1% à Paris, -0,3% en Petite Couronne, -0,1% en Grande Couronne.
Les prix des grandes villes de province restent plutôt orientés à la hausse à l’exception de Marseille, Strasbourg et Lille. MeilleursAgents.com analyse deux situations particulières :
– Bordeaux dont les prix se sont envolés de près de 17% en 12 mois.
– L’encadrement des loyers à Paris après l’annulation du
dispositif à Lille alors que 30% des annonces dépassent les prix autorisés dans la capitale.
Le mois d’octobre a confirmé la tendance de la rentrée. Les acheteurs ont décidé de prendre leur temps. Convaincus, à juste titre, que les taux d’intérêt resteront bas, les ménages à la recherche d’un logement préfèrent attendre que se précipiter. Les investisseurs marquent aussi une pause mais pour d’autres raisons. Les incertitudes pesant sur l’Impôt sur la Fortune Immobilière ([a[IFI]a]), l’encadrement des loyers à Paris et Lille et les dispositifs d’incitations fiscaux les encouragent à reporter leurs achats voire à s’intéresser à d’autres classes d’actifs.
La dynamique des prix s’en ressent.
A Paris, les prix moyens ont baissé de -0,1% en octobre (-0,2% sur les
petites surfaces – studio et deux pièces) alors que les appartements
de trois pièces et plus restaient stables.
En province, la dynamique des prix reste majoritairement haussière. Toulouse +0,2%, Montpellier +0,4%, Nantes +0,6%, Lyon +0,7%, Nice +0,9% et Bordeaux +1,4%. Seules Lille (-0,2%), Strasbourg (-0,5%) et Marseille (-0,8%) voient
leurs prix baisser. Il est vrai qu’à la différence de Paris, un ménage au revenu moyen bénéficie encore en province d’un bon pouvoir d’achat immobilier.
La hausse des prix à Bordeaux atteint 16,9% en un an. Le prix moyen du m2 dans l’ancien est de 3 600€ et peut atteindre 5 400€. Cette [a[inflation]a] galopante est indiscutablement due à des investisseurs très actifs qui, à eux seuls, génèrent 35% des nouvelles acquisitions. Contrairement à certains fantasmes de plus en plus répandus et souvent amplifiés, ces investisseurs ne sont que très minoritairement des parisiens attirés par de bonnes affaires bordelaises.
La réalité est plus simple : la ville et sa région sont attractives depuis de nombreuses années. Par ailleurs, l’ouverture de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui place désormais Bordeaux à 2 heures de la capitale vient encore renforcer cette attractivité mais seulement à la marge.
Cette situation commence à poser des problèmes d’accès au logement à cause de prix d’achat ou de location trop souvent dé-corrélés du pouvoir d’achat réel des ménages.
En effet, à ces prix, avec les salaires locaux, un ménage moyen de 2,5 personnes peut à peine s’offrir 37 m² contre 51 m² à Toulouse.
Le marché de l’immobilier frémit à peine, ce n’est pas la fin de la crise. La première baisse des taux significative attendue à partir de juin, prochain n’y changera rien.
L’Observatoire Crédit Logement / CSA a publié son analyse du marché concurrentiel des crédits immobiliers au premier trimestre 2024.
Les services fiscaux ont bien décidé de mettre à contribution les propriétaires bailleurs : tout changement d’occupation d’un bien, même un simple changement de locataire, doit être indiqué (...)
La BCE a confirmé ce jeudi 11 avril 2024 ne pas devoir attendre la FED afin de procéder à sa première baisse de taux directeur. Cette baisse est anticipée pour le mois de juin prochain. L’impact (...)
Le seul indicateur fiable concernant le prix du mètre carré d’habitation sur Paris (PARISQM Index) est en baisse de -12.94% en avril 2024, par rapport à son point haut.
Rien de neuf pour les crédits immobiliers au mois d’avril, les banques baissent très légèrement leur taux, de quelques points de base seulement, mieux que rien, mais pas de quoi inciter à emprunter.