La crise immobilière n’est pas terminée
Le marché de l’immobilier frémit à peine, ce n’est pas la fin de la crise. La première baisse des taux significative attendue à partir de juin, prochain n’y changera rien.
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Au 1er trimestre 2024, le taux moyen des crédits du secteur concurrentiel s’est établi à 3.99 %. Ainsi, 2024 a débuté avec la baisse du taux moyen des crédits, d’environ 10 points de base chaque mois : de 4.21 %, plafond atteint en novembre et en décembre 2023, à 4.13% dès janvier 2024, puis 3.99% en février et 3.90% en mars indique la publication de L’Observatoire du Crédit Logement / CSA, publiée le 16 avril 2024. Même pour les durées longues à 25 ans, la baisse du taux moyen a été rapide : depuis décembre dernier, le recul a été de 44 pdb. Et alors que ces prêts sont en général accordés à des primo accédants modestes, des jeunes emprunteurs ou des familles nombreuses, pour les ¾ d’entre eux les taux accordés sont maintenant inférieurs à 4 %.
Au 1er trimestre 2024, la durée moyenne des prêts accordés était de 247 mois, soit 20 ans et 7 mois. La durée moyenne des crédits octroyés recule donc doucement depuis 1 an, - 2 mois depuis le 2ème trimestre 2023. On reste sur des durées élevées en regard du passé. Pourtant cela n’est plus suffisant pour amortir les conséquences du niveau des taux d’apport personnel exigés sur les capacités d’emprunt des ménages. Un ménage qui pouvait emprunter 100 K€ à la fin de 2022, ne peut plus emprunter que 83.4 K€ en mars 2024 (71.1 K€ par référence à décembre 2021).
Les taux des crédits reculent, mais l’accès au crédit n’a pas été desserré et les incertitudes économiques se renforcent. Côté demande, l’INSEE indique une intention des ménages pour la réalisation des projets plus favorable grâce au ralentissement de l’inflation. Ainsi la demande de crédits a rebondi, au-delà du mouvement saisonnier habituel. Ce rebond est encourageant, mais la reprise va être lente. D’ailleurs le rebond des indicateurs trimestriels n’est pas encore perceptible à ce stade mais se fera plus visible au cours de l’année 2024.
Et au total, alors que les dispositifs de soutien public se sont encore dégradés la chute de la production reste plus prononcée qu’en 2008, au plus profond de la crise financière internationale venue des Etats-Unis, ou pendant le 1er confinement.
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